La sclérose en plaques (SEP) est un sujet complexe qui a amené beaucoup de recherches et d’évolutions ces dernières décennies. L’OMS la définie comme « une affection qui survient lorsque le système immunitaire attaque le cerveau et la moelle épinière ». Dès la première patiente en en présentant une en 1986, des réflexions se sont suivies ; elles furent enrichies par des études en équipe de médecins non-médecins à Blois puis par des cours à Pékin dans l’Hôpital Gan An Men en 1898.
Intervenant depuis 2009 à l’hôpital Sainte Marie à Paris, spécialisé pour la rééducation neurologique, j’ai été amené à intégrer et analyser les théories de Médecine Traditionnelle Chinoise sur ce sujet. Les études de Pékin ont été les bases de mes réflexions.
Je propose avec humilité un regard sur celles-ci ; elles pourraient peut-être amener un enrichissement sur les complémentarités.
Le tableau clinique de la SEP enseigné en 1989 à Pékin propose deux groupes de déséquilibres énergétiques.
Le premier présente cinq formes que j’interprète comme les passages évolutifs possibles. J’isole la toute première : ce vide pourrait être indispensable pour toutes les autres complications. Les quatre autres sont les étapes possibles. La pratique a confirmé ces formes ainsi que différents enchainements.
Le second présente les deux formes pouvant être inexorablement rapides et fatales.
Je les présente, sur ce tableau, parallèlement aux quatre formes proposes par la Médecine Moderne :

Réflexions
Je propose un regard parallèle de ces deux colonnes. Elles présentent des formes dans les physiologies.
Le tableau de Médecine Moderne met en valeur les chronologies possibles. Celui de la Médecine Chinoise insiste sur les différentes natures symptomatiques et physiologiques entre chaque forme. Ces divergences pourraient être le fruit des modes de pensée différents amenés par des structures linguistiques différentes.
Voici un premier exemple.
Mme M.D., âgée de 64 ans, présente une SEP identifiée en 2004 et probablement active de puis 1997. L’évolution en est lente et régulière. En dehors des symptômes neurologiques, des arthroses ont amenés trois interventions. L’état symptomatique est homogène. La langue pâle, gonflée, boursoufflée au tiers inférieur, pourrai évoquer un état de vide de Qi et de Xue avec une stase interne. Ces lenteurs et régularités des évolutions, ainsi que certains signes, présentent la cinquième forme : « vides de Qi et Xue amenant vide de Yang du Cœur ».
Pour une seconde réflexion sur les symptomatologies voici l’évolution de Mme D.S. . C’est à l’âge de 28 ans que la SEP a été identifiée. L’évolution se fit par phases, avec une symptomatologie marquée par de fortes sensations de brûlures ainsi que de craintes optiques à la lumière. Cela pourrait rappeler la quatrième forme « stase de Qi du Foie, avec feu, puis stases Xue et Qi ».
Mme A. E. âgée de 41 ans a présenté des signes rapidement confirmés de SEP par son Médecin Neurologue dès notre second rendez-vous. Les problèmes ophtalmiques furent suivis de symptômes digestifs, d’infection, de douleurs musculaires et de difficultés motrices des pieds. Des plaques étaient identifiées dans C2, C3 et T7. La combinaison des symptômes pouvaient évoquer un état variant entre « vide inné » et « chaleur toxique ».
Je propose ces sujets pour aussi poser les différences de terminologies et de réflexions. Par exemple, les organes nommés avec une majuscule sont les fonctions physiologiques décrites en Médecine Traditionnelle Chinoise. Comme les thermes Qi et Xue traduits «énergie » et « sang », sont beaucoup plus larges de sens que leurs définitions occidentales.
Ces trois exemples présentent des symptômes bien différents.
Leurs évolutions ont étés amenées par les combinaisons de suivis hospitaliers et par des actions acupuncturales propres à chacune de ces physiologies, à chaque histoire.
Suite à ces décennies de réflexions sur la sclérose en plaque à travers la médecine chinoise, des bénéfices constatés m’ont poussé à essayer de croiser les théories. Mon but en est d’enrichir la pratique de l’acupuncture, d’approfondir ces principes chinois. Une réflexion de ces tableaux par la Médecine Moderne serai attendue.
Je propose le tableau suivant.

Y sont croisés les différents regards. La notion de temps pourrait y être horizontale, tout en sachant que toutes les phases entre la seconde et la cinquième ne sont pas systématiques.
Ces trois exemples présentent des symptômes bien différents.
Leurs évolutions ont étés amenées par les combinaisons de suivis hospitaliers et par des actions acupuncturales propres à chacune de ces physiologies, à chaque histoire.
Suite à ces décennies de réflexions sur la sclérose en plaque à travers la médecine chinoise, des bénéfices constatés m’ont poussé à essayer de croiser les théories. Mon but en est d’enrichir la pratique de l’acupuncture, d’approfondir ces principes chinois. Une réflexion de ces tableaux par la Médecine Moderne serai attendue.
Je propose le tableau suivant. Y sont croisés les différents regards. La notion de temps pourrait y être horizontale, tout en sachant que toutes les phases entre la seconde et la cinquième ne sont pas systématiques.
Les physiologies de 1 à 5 sont de formes très différentes. A chacune d’elles est propre une action physiologique. Ainsi sont choisis les points ainsi que les techniques de manipulations des quelques aiguilles utilisées. C’est avec ces mêmes outils que sont orientées les sélections en phytothérapie chinoise.
Dans les hôpitaux chinois, les sixième et septième physiologies n’incitent que des aides symptomatiques et antalgiques en acupuncture.
La pose horizontale des évolutions chronologiques définies par la Médecine Moderne pourrait permettre une réflexion sur les aggravations propres à la SEP selon différentes symptomatologies de Médecine Traditionnelle Chinoise.
Ces croisements de regards sont des propositions de réflexions et de partages, sur le passé, pour le présent et l’avenir.